On ouvre à 9h. Dans d'autres kiosques c'est 6h du matin, ça dépend des quartiers. C'est nous qui décidons des horaires. Il y a des kiosques où il y a de l'activité dès 6 heures. Ici il y a du passage mais les gens qui partent au travail le matin très tôt ne prennent plus le journal. Ce sont les vieux du quartier qui viennent, ils sortent plus tard.
On arrive, on ouvre le kiosque, on nettoie les pipis et les cacas des clochards. Devant le kiosque la nuit, ça devient une pissotière, c'est horrible. L'autre fois j'ai piqué une crise, j'ai hurlé: «je ne suis pas là pour nettoyer ta merde ...» Tout ce qui est méchant est sorti... J'ai même pu hurler sur les gens: «allez, donnez leur à manger, ils salissent partout, vous vous en foutez...» Presque tous les matins ça commence comme ça. C'est dur.
– Bonjour monsieur. 2€40. Voilà.
Dans la rue là-bas, on était obligé de traverser tellement ça puait.
La livraison, les colis, on déballe, on installe l'étalage. Il faut surveiller les bordereaux, il y a beaucoup d’erreurs. L'autre fois il manquait quarante Officiels. Alors on appelle le distributeur, on déclare, on attend qu'il crédite – des fois ce n'est pas crédité. C’est eux qui vous imposent la marchandise. Pour certains produits, on aurait besoin qu'ils augmentent les quantités, on les appelle, on les appelle, il ne se passe rien. Et d'autres produits invendables, comme Johnny, là – vingt euros un livre sur Johnny, personne n’en veut – eh bien ils vont vous en mettre une tonne: juste pour augmenter vos factures. Vous avancez l’argent. C'est un crédit/débit : vos livraisons sont toujours supérieures à ce que vous retournez. La vente compense le débit. Mais quand on ne veut pas un magazine, le distributeur nous dit que c'est l'éditeur qui l'impose.
Avec MLP, quand vous avez besoin d'un produit, en 48h, 72h, et vous l'avez en réassort. Mais avec Prestalis, qui est devenu France Messagerie... Des fois vous êtes gêné devant le client. France Messagerie : on commande... on attend, on attend. On ne vous indique pas de délai, sur l'ordinateur c'est marqué «attente éditeur», et débrouillez-vous avec ça. Il y a un troisième fournisseur, le Parisien.
– Bonjour. Trois cafés? Comme d’habitude? Sucre?
Ça c’est des mecs du chantier à côté. Les cafés, avant on n’en faisait pas. Les nouveaux kiosques, ils ont un frigo pour les boissons et une machine à café.
Avant j’étais dans la restauration et mon mari était dans l’automobile. Mais je me suis fait avoir donc je voulais un métier sans associé. On avait un ami kiosquier, je l’avais remplacé quelquefois pour rendre service. Et je trouvais ça sympathique, pas compliqué. Les horaires sont fatigants, certes, il y a des moments difficiles. Mais il y a des rencontres agréables.
– Ah bonjour monsieur. J’ai été au musée de la Légion d’Honneur hier avec mon fils, il a adoré.
– Vous avez pas pu visiter les appartements?
– Malheureusement c’était fermé. Mais mon fils a adoré tout ce qui était médailles. On va faire le musée de la Marine la prochaine fois.
– Et je vous recommande aussi les Gobelins. Ils ont reconstitué les appartements de Napoléon...
Voyez, ça c’est agréable ce genre d’échange. Ce monsieur, je crois qu’il était enseignant, il me donne toujours des conseils pour mon fils.
Pour démarrer le métier il faut avoir une trésorerie. Ça ne sera pas la même suivant le kiosque qu’on vous propose. Vous déposez une demande à la mairie qui a délégué ça à Mediakiosque, une boîte privée. Vous attendez. Tous les six mois il y a de la rotation, on est libres de changer. Quand vous démarrez vous faites trois fois six mois dans différents kiosques avant de vous installer. A chaque changement vous avez trois propositions dans différents quartiers. Vous passez six mois dans le premier. Puis vous choisissez une autre proposition. Et au quatrième changement il vous faut choisir le bon parce que vous allez être titulaire.
– Le Jdd d’hier? il est là.
Quand vous êtes titulaire en principe vous restez. Ceux qui sont dans le métier depuis quinze ou seize ans ont droit aux endroits où on fait beaucoup de chiffre. Il y a de gros écarts. Et vous attendez longtemps pour avoir un truc bien....
Ils nous avaient proposé un kiosque à Denfert, on n’a pas pris: il y a un banc de clochards. Un autre, pas loin d'ici mais c'est un petit modèle, c'est comme un cercueil. Rester douze heures là dedans... Celui-ci c'est un grand. Et il va être changé. C'est le modèle des années 80. Il est très pratique. Il aurait juste besoin d’un rafraîchissement.
Pour le nettoyage extérieur, on appelle le service technique. En ce moment il y a du laisser aller. Comme ils mettent en place les nouveaux modèles, ils ne s'occupent plus des anciens. Le plexi est dégueulasse, il est tagué, rayé. On ne nous envoie plus les affiches des magazines pour mettre dans les vitrines. Dans les nouveaux modèles il n'y a plus d'affiche de journaux, il n'y a que des publicités pour des grandes marques, c’est ça qui paye. Et nous, ça fait vide: c'est un ancien modèle, il faudrait des affiches partout.
Quand on l'a pris, c'était une catastrophe, il était triste, cet endroit, mal achalandé, celui qui le tenait n'allumait pas les lumières, c'était sombre, sale. On l'a fait revivre. Mon mari a fait un site internet. Grâce au site, on a eu beaucoup d'appels. Surtout pendant le confinement: les gens cherchaient un kiosque ouvert. On a eu plein de nouveaux clients. Qui venaient parfois de l'autre bout de Paris. La prison de la Santé nous a contactés. Leur kiosque avait fermé, ils passaient leurs commandes ici, c'était intéressant.
Au premier confinement on a très bien travaillé. Au deuxième, les autres ont réouvert et c’est redevenu normal.
Ça fait trois ans qu'on est là. Le matin c'est les habitués, ils demandent toujours les mêmes choses. C'est l'après-midi qu'il commence à y avoir des gens de passage qui vont acheter autre chose.
Ce n'est pas désagréable. C'est juste de temps en temps, ces saletés.
La saleté, les incivilités, l'agressivité.
Les clients sont plutôt contents. Sur la page google vous pouvez voir, les commentaires...
Changer d’endroit ne nous ferait pas peur. On relancerait l'affaire ailleurs. On sait fidéliser le client. Les vieux ils ont besoin de leurs journaux; les jeunes? il y en a quelques uns qui viennent parce que l'université les envoie pour qu’ils lisent des journaux. On les laisse feuilleter, on les guide.
Il y a beaucoup de choses qui repartent aux invendus, beaucoup de manutention inutile.
On est ouvert de 9h à 20h. Le lundi matin c'est léger, le mardi aussi. Les mercredi, jeudi, vendredi il y a beaucoup de livraisons. Lundi c'est uniquement programmes télé et journaux.
Vous sentez ce qui se vend, vous savez quoi mettre en avant. Sur la table devant on étale des choses qui sont plus chères, pour donner envie. Les gens ne connaissent pas tous les magazines. En regardant ils disent, tiens, je vais essayer. Il y en a qui sont à 19€, à 20...
Si c'est ensoleillé, on va étaler. Aujourd’hui on a mis une petite table parce qu'on sait qu'il va pleuvoir. On varie. On n’a pas que les journaux et les magazines, il y a les encyclopédies, les mouchoirs, les chewing-gums. Le tricot, c'est ma cousine. Elle fait ça à domicile, les gens aiment bien. C'est une décoration pour une chambre, un salon. Elle écrit ce qu'on veut: «love», «bonheur»...
Normalement on n'a pas le droit: il faut vendre des choses «de Paris». Mais pour un objet par ci, par là... En été on a mis des chapeaux par exemple. Même si ce n'est pas écrit «Paris» ça passe, ils ne sont pas toujours derrière nous. Ils ont besoin de nous. Ce n'est pas n'importe qui qui peut vivre dans un kiosque du matin au soir.
J'ai une collègue pour la St Valentin elle a installé des fleurs, ils l'ont embêtée. Alors qu'il n’y avait aucun fleuriste à côté! Les magazines, depuis cinq ou six ans, tu les trouves à Monoprix, à Franprix. Est-ce que moi je vais vendre des légumes...? Nous on nous enferme dans une limite. Pourtant il y a plein d'objets qui pourraient se vendre. Je mets des jouets quelquefois. J'ai même plié des livres en forme de sapins pour faire un peu de chiffre à Noël. C'était joli. Ça s'est bien vendu.
Les revenus ne sont pas réguliers. En moyenne on fait dans les 600€. Pendant le confinement ça dépassait les 1000. Les magazines pour enfants se sont très bien vendus. Un magazine pour enfants c'est minimum 5€.
C'est malheureux à dire mais les femmes n’achètent pas la culture, la recherche. Elles achètent Closer, Horoscope, Match, Gala. Je trouve ça dommage. Les hommes vont aller vers l'histoire, la science. Plutôt des magazines bien épais, bien casse-tête, ça c’est l'homme qui achète.
Les clients qui m'ont acheté une fois un sujet précis, chaque fois qu'il y a quelque chose, je leur mets de côté. Les gens aiment quand on pense à eux. Souvent ils me suggèrent des choses pour mon fils qui a sept ans... Comme tout à l’heure, vous avez vu. J'ai des maîtresses d'école qui me donnent des lectures pour le cultiver encore plus... C'est intéressant.
Ce que je reçois, souvent je le feuillette et je le garde en mémoire. Quelqu'un qui cherche sur un sujet, je vais trouver...
Il y a entre huit cents et mille deux cents titres. Mais dans les nouveaux kiosques, c'est moins, il n'y a pas la place.
Je peux faire venir quelque chose qu'on ne reçoit pas habituellement. Par exemple, on ne reçoit pas les livres: le livre de Zemmour, il a été beaucoup demandé, on ne l'avait pas. On est allé le chercher. On n'a rien gagné dessus mais ça fait plaisir aux clients. Ils ne vont pas aller l'acheter ailleurs...
– Bonjour
– Alors qu'est-ce qu'il vous fallait ? L'Equipe ? Il est là-bas.
Les gens sont plutôt aimables. Mais il y a parfois des disputes. Á propos de politique. Mon mari, souvent avec les clients trop peace and love, trop «gauche», il s'emporte. Alors je le pince, je luis dis, c'est bon, laisse tomber, ça ne sert à rien...
Souvent on sait à la tête du client s'il va prendre Le Figaro ou Libération. L'Humanité c'est un peu vieillot... il n'y a pas de jeunesse qui lit l'Humanité. Figaro ils sont élégants, chics, Le Monde aussi. Libé c'est coloré, c'est les bobos. Parfois on se trompe: elle arrive et mon mari lui dit: – Vous c'est Figaro. – Oh sûrement pas! Libé. Et là il dit: – Quelle déception, une élégante dame comme vous.
Quand il fait ça je dis, n’insiste pas. Mais il y a des clients qui aiment discuter: – dites moi pourquoi vous êtes de droite, je vous dirai pourquoi je suis de gauche...
Il peut y avoir des moments sans personne; parfois je me suis endormie. Les weekends, le mercredi, quand il faut beau c’est calme, ils sont dans les parcs. Quand il y a une brocante c’est mauvais pour nous: ils sont occupés. Quand il pleut beaucoup c’est calme. Quand il fait froid par contre, ils sortent chercher leurs journaux.
Quand il y a de gros événements on travaille bien. Après, ça peut être juste un article. Dans Society, l’article sur de Ligonnès, ah là là, tous les 30/40 ans …, c’était juste pendant la période des vacances... il leur fallait ce magazine. On en a fait du réassort. Alors qu’en temps normal Society on en reçoit trois, on en rend trois. Mais là, des piles et des piles qui partaient.
Les programmes télé, tout ce qui est télé Z, à 55 centimes tout ça je cache: ils arrivent, en période de confinement, tout le monde parle du virus et ils arrivent avec leur argent, tout en pièces jaunes, plein de sueur dans la main. Alors là je dis: je ne reçois plus le Télé Z. Les gens, je leur explique: il n’y a pas assez de vente, on ne le reçoit plus. Je les guide vers le kiosquier qui est là-bas.
Le plus cher c’est 20€. Ah non il y a 32. BTP, oh là là, je déteste ce magazine. C’est pour le bâtiment, la vente de machines, les tracteurs. Personne ici ne vient chercher un magazine pour acheter un tracteur. On le reçoit depuis trois ans. Je le retourne aussitôt. A la main j’écris: «je retourne». Il le créditent quand même. Je le renvoie en marquant «arrêtez le service», c’est pareil. Ça et Le Rail...
– Bonjour.
– Voilà pour vous. Bonne journée.
Cette dame-là elle vient le lundi, elle sent le pipi, on lui donne le supplément du JDD. Et quand il me reste un Closer, on lui donne. Elle est contente. Après, pour nos habitués, je mets la pile des suppléments qui restent. Les suppléments Figaro par exemple, quand c’est un homme je donne politique, quand c’est une femme je donne la mode.
On a créé une amitié avec certains clients. On a assisté à des enterrements, on a aidé des gens. Des vieilles femmes, qui demandent à mon mari de leur monter un meuble. Une cliente, on ne la voit plus. On espère qu’elle va revenir... Elle avait ramené une tirelire pour mon fils en cadeau, on a ça en souvenir, c’est touchant. Certains, on sait leur nom, il y en a à qui on livre le journal pour qu’elles n’aient pas à marcher.
ll y a les choses à mettre de côté. Par exemple, les encyclopédies, ou les B.D. du Monde: dès qu’un client achète, je dis, si vous voulez suivre la série... je vous le mets de côté, je vous appelle. Et comme ça je fidélise le client. Il n’ira pas l’acheter ailleurs. Il faut communiquer. Il y a des kiosques où ils sont là, pendus à leur téléphone, ils encaissent et c'est tout.
On s'amuse. Les vieux je leur dis: Salut la jeunesse, ils disent: salut la vieille! Ils me ramènent des cadeaux, des fleurs, une tranche de foie de veau une fois, parce que j'avais dit que j’aimais le foie de veau!
Le déjeuner, je prends dans le quartier pour faire travailler les petits restaurants. Ou je cuisine à la maison et on réchauffe ici au micro-onde.
Mon fils, il adore. Il commence à comprendre un peu l’argent. Il veut travailler, il veut vendre. Quand il me réclame des jouets, je lui dis, je n’ai pas d’argent, il faut que tu vendes ceux que tu as. Donc il a sa petite entreprise, il met ses jouets le dimanche! Il est content d’être là.
La fauche, non. Les voleurs c’est les Roms, les Arabes, ils prennent les téléphones et l’argent, ils ne prennent pas de magazines, la culture ne les intéresse pas. Une fois une dame, ça fait mal au cœur, elle était perturbée. Elle prend Paris Match elle le cache carrément devant moi. Je dis, Madame, vous croyez que je ne vous vois pas? Elle a dit, Oh excusez-moi et puis elle a payé.
Quelqu'un passe régulièrement pour les cartes postales, on lui paie ce qu’on a vendu. Les cartes de Paris on les a rangées pour qu’elles ne s’abiment pas pendant qu’il n’y a plus de touristes.
Le soir il faut à peu près 30 à 40 minutes pour ranger. Ça se rempile, les tables se plient. Tout rentre. Ça casse les reins...
– Bonjour Monsieur, ça va? Non ce n’est pas celui-là. C’est celui ci.
J’adore ce monsieur. Il a le parfum que mon père mettait. J’aime quand il vient. Il est élégant, magnifique. Lui c’est le Figaro.
Quand Charlie a sorti sa caricature d’Erdogan, le matin, mon mari me dit, oh là là! on risque d’avoir des problèmes aujourd’hui. J’étais en train d’installer, il y a un jeune, un Arabe, qui arrive. Pas du tout la tête d’un lecteur. Un joint à la main, pas de masque, il dit: vous avez Charlie Hebdo? Là j’ai pris une grosse revue que j’avais sous la main, je me suis dit, si c’est un connard qui sort un couteau, je cogne. Mon mari lui donne le Charlie. Il le regarde et puis il le jette sur la table et il s’en va. Mon mari me dit, écoute, il faut vraiment qu’on fasse attention aujourd’hui. J’ai dit, qu’il aille se faire voir, merde, on est en France, ils écrivent ce qu’ils veulent. Et là, même pas une minute après, il revient. J’ai attrapé ma grosse revue. J’attendais. Il dit: «Tonton vous trouvez ça normal ce qu’ils écrivent dans Charlie?» Mon mari, je m’attendais à qu’il lui en mette une. Il a gardé son calme. Il a dit: «écoute, nous on vient du Liban, on a quitté le Liban parce que ça ne nous plaisait pas. On est venu en France parce qu’on voulait venir en France. On est dans un pays où c’est leur liberté d’écrire, leur liberté de se promener nus. Ils font ce qu’ils veulent. Si ça ne nous correspond pas, on repart. Toi tu es d’où? – Tunisie. – Eh bien si ce pays ne correspond pas à tes règles, il faut que tu retournes en Tunisie.» Il dit: «Oui, mais Tonton, ils méritent d’être tués.» Mon mari dit: «Non, ici on est dans un pays de démocratie. Nous on est chrétiens. Charlie Hebdo il a dessiné des horreurs sur le Christ avec une carotte dans le cul, on n’a pas été tuer pour ça. Ici on fait des procès, on discute.» Il a dit: «Excuse moi tonton, excusez-moi madame», et il est parti.
– Bonjour vous allez bien?
– Très bien et vous?
– Ça fait longtemps! Du coca?, Du zéro, je crois que j'en ai.
On a une barre de fer, là. Je l’ai utilisée une fois. Une femme, une Roumaine qui vient, elle gueule, «toi la pute tu vas voir, on va venir te casser la gueule.» J’ai ouvert la porte, j’ai dit: «tu viens avec dix mecs: pas un seul: dix. J’ai tapé, je l’ai attrapée à la gorge. Les gens, ils sont choqués de voir ça quand ils ne comprennent pas la situation.
Quand les magazines sont intéressants et que je n’ai pas le temps de les lire, je découpe des pages avant de les retourner. Ils vont aller à la destruction donc autant que je découpe les choses qui m’intéressent, je reprends les échantillons de parfums, je les distribue, il y a des dames, elles sont heureuses, je leur donne les parfums, les crèmes. Pour les gamins, il y a des petits jouets...
Et puis je retire les bulletins d’abonnement. Vous êtes là dans votre kiosque et ils vont s’abonner à moitié prix? Paris Match, Elle... en plus ils offrent un sac à main si vous vous abonnez pour 60 euros! Et moi je fais quoi? Je vais rester dans le froid à attendre? Non, j’enlève! C’est ma lutte. Comme une petite fourmi devant une grande roue! Ça fait du bien. Des clients s'en rendent compte, ils disent, ça coûte moins cher de m’abonner mais je ne veux pas que vous disparaissiez. Pendant les fêtes on leur offre des chocolats, des choses comme ça. Ça fait plaisir!