Un métier de doreur c’est assez varié. À l’origine c’était uniquement doreur sur livres: titrage, décor des reliures. Et puis on en est venu, au fil des années, à faire du marquage sur tout ce qui peut être marqué à chaud: maroquinerie, brosses à habits, chausse-pieds... tout ce qui pouvait être personnalisé, soit au nom d’une société, soit pour un grand hôtel, ou pour un cadeau plus personnel.
J’ai repris la suite de mon père en 1988. Cela a été une longue succession de doreurs ici. Comme vous le voyez, le matériel est assez ancien. Moi au départ je faisais de la biologie. Je suis venu à la dorure parce que mon père ne trouvait pas de successeur. C’était dommage d’avoir un atelier comme celui-ci et de ne pas en profiter. Mon père m’a formé. Ensuite j’ai élargi le champ des possibilités: il ne faisait que de la dorure à la main, moi j’ai fait aussi de la dorure à la presse, de la dorure en machine: quand il y a cent ou trois cents exemplaires identiques, vous ne les faites pas à la main...
Là je surveille la température parce que j’ai des passeports à faire. Pour le cinéma. Dans les films, quand vous voyez des gens qui présentent des papiers, ce sont des faux la plupart du temps: je fais des faux passeports. Là ce sont des passeports irakiens.
Sur les livres j’utilise de la feuille d’or. Je mets de l’apprêt. À base d’albumine, c’est à dire de blanc d’œuf. Selon la matière ce sera des apprêts différents. Ensuite je pose la feuille d’or. Je peux aussi faire de la couleur, je fais toutes sortes de marquages. Sur la maroquinerie, je ne peux pas apprêter: si vous voulez votre prénom sur votre portefeuille ou votre sac à main, je ne vais pas apprêter toute une surface, ce serait laid, ce ne serait pas adapté. Dans ce cas je travaille au film or. Il y a déjà un apprêt qui est posé dessus.
Je pose la feuille d’or, ensuite je compose mon titre. Le livre va être titré avec mon composteur qui est préalablement chauffé. Puis je mettrai un fleuron s’il y en a besoin, selon le même principe: on chauffe. Le principe est simple, après c’est surtout du doigté. La température détermine la qualité de votre dorure, c’est primordial. Le contrôle se fait à l’oreille. Le fer est chauffé, selon la matière qu’on va dorer ‑ si c’est de la toile, ou un cuir comme celui-ci, ou un peu différent, comme celui-là, les températures ne seront pas les mêmes.
La température on la régule avec une éponge. Là je ne sais pas à quelle température je suis. Je vais tester avec l’éponge. Lorsque ça crisse on est au-dessus de 100° et lorsqu’on arrive à ce son, que vous entendez-là, on est aux alentours de 90°. En fonction du support, on va refroidir encore un peu plus, ou pas. Pour avoir la température qui convient.
C’est au client de déterminer le type de caractère. S’il n’a pas d’idée, je propose.
Pour la composition, cela va dépendre de la largeur du livre, de l’espace qu’on a pour écrire. Si on a Chateaubriand sur un livre de cette largeur-ci, c’est évident que le mot ne pourra pas être à la même taille que si on écrivait Hugo. Pour Hugo les lettres vont être un peu plus grosses et espacées. Chateaubriand va être un peu plus petit, je serai obligé de serrer les lettres.
J’ai des caractères un peu partout: tous les tiroirs autour de vous ce sont des caractères différents. J’ai une vue d’ensemble. Comme le menuisier: vous lui demandez tel type de moulure, il sait qu’il a les fraises qui correspondent, qu’il peut faire telle chose et pas telle autre... Là c’est pareil selon le type de matière. Ça par exemple, c’est du papier plastifié, une matière synthétique. Et sur ces pièces de titre ce n’est pas très facile parce que cela ne se travaille pas aussi bien que le cuir...
Le travail se fait à main levée. Sur un livre, le mieux c’est de ne pas se tromper. Si on a mal espacé les caractères, il va falloir effacer et reprendre. Le plus proprement possible. Sur ces matières qui ne sont pas du cuir, on ne peut pas retoucher.
Toutes ces roulettes, c’est pour faire des décors. Pour tout ce qui est à plat, lorsque vous avez par exemple les galons d’un dessus de bureau, on va utiliser une roulette. On a un motif qui se déroule. Là c’est une petite perle, très fine. Là il y a des filets, cinq, six filets... Toutes les roulettes ont des formes qui permettent des résultats différents.
Vous venez avec votre livre et vous dites, je voudrais un décor complet, ou au contraire vous me demandez d’écrire simplement «carnet» et je vous écris «carnet». On peut aussi demander des choses un peu compliquées. Là je tempère en disant, «hum, ça va être trop chargé», ou, «ça va vous coûter trop cher.» Si la personne me dit «le prix m’est égal» ou, «j’aime bien que ce soit chargé», ou «je veux un décor XVIIIème», je vais l’orienter avec mes catalogues sur un décor XVIIIème. Plus le client a une idée précise, plus cela me facilite la tâche. Je connais mon matériel et je vais essayer que le résultat soit conforme à ce qu’il espère.
Le livre ne m’appartient pas, cela ne me regarde pas, ce n’est pas à moi parce que j’aime les fleurons XVIIIème, de mettre des fleurons XVIIIème... Le client, il faut que ça ressemble aux autres livres de sa bibliothèque, à ce qu’il aime, pas à ce que j’aime moi. Souvent ce sont des décors qui renvoient au passé. Le passé c’est la référence perpétuelle, c’est l’éducation qu’on a eue…
Il y a beaucoup de relieurs qui ont l’impression de faire de l’art. Mais ils sont artisans. Je suis artisan. Je fais ce que le client souhaite. Pour ce livre-ci par exemple, la personne qui a fait la reliure m’a dit, il faudrait que tu lui fasses… un pêcheur à la mouche, quelque chose comme ça. Alors je vais dessiner, juste pour fixer un petit peu ce que je veux faire. Le relieur me dit, oui c’est pas mal. Mais en fait son client avait une autre idée qu’au bout d’un certain temps j’ai réussi à lui faire préciser: il souhaitait avoir le nom de l’auteur, le titre, et une petite éphémère, à peu près ici ‑ un poisson qui gobe une mouche ou une éphémère. Donc pas du tout ce que je pensais au départ. Bon, très bien. Après c’est à moi d’exécuter.
La maîtrise du dessin, ce n’est pas le plus important. On ne dessine pas en fait; on utilise des outils. Des outils j’en ai de toutes sortes, de tous modèles. Pour faire ce poisson, ça va être, une courbe comme ça pour la tête, mais la courbe, elle varie, le poisson il faut le décomposer. Là je vais avoir un morceau de courbe à peu près régulière, ensuite une sorte de plat ou de méplat, ensuite de nouveau une courbe qui va être plus ou moins régulière. J’utilise des segments de droite. Ma courbe va être faite de segments différents. Il faut que je trouve les éléments qui vont vraiment s’adapter à la courbure, c’est beaucoup de choses à maîtriser. Ensuite pour la dorure proprement dite, si vous commencez à faire glisser vous arrachez votre or. Il faut appuyer uniquement à bonne température. Ce n’est pas le tout de dessiner quelque chose. Vous pouvez être un grand dessinateur. Si après vous n’avez pas le matériel adapté, si vous ne savez pas le transposer avec les outils… Et il y a des choses qu’on peut difficilement faire: quelqu’un veut un escargot… un escargot c’est très difficile à faire. Parce que sans arrêt on va avoir des changements de courbe. Je vais suggérer au client autre chose. Parce que si j’y passe trois heures, je ne pourrai peut-être pas lui compter les trois heures. Et il faut que le résultat soit bien, le mieux possible, sans que cela coûte une fortune au client.
On peut tout faire. Je dis, on ne peut pas reproduire tous les dessins: mais si. On peut faire graver, on aura quelque chose qui sera reproduit à l’identique. Si le client veut une petite signature là, il l’aura... Mais il faut payer le prix de la gravure… Là je vais faire graver une couronne de laurier pour une marque de stylo encre; ils veulent faire des marque-pages. Au départ ils m’ont demandé si j’avais une couronne comme celle-ci. J’avais quelque chose d’un peu similaire mais pas de la bonne taille. Quand on a un fleuron, s’il n’est pas de la bonne taille, on ne peut pas le changer. On peut faire graver un fer comme le fer que j’ai là-bas. Il ne servira qu’une fois. Après le client le garde. Il l’a payé, c’est à lui.
Là je suis en train de faire un cadre qui va me servir pour les tirages des passeports. Vous avez un bâti qui est chaud. Je vais venir coller ce fer qui a été réalisé par rapport au document qu’ils m’ont donné. A partir de là il ne faut pas que ça bouge, c’est tout.
Oui je travaille en musique. J’écoute la radio. Cela permet d’avoir aussi un peu d’information. Si le monde s’écroule, je serai au courant.
Dans n’importe quel atelier d’artisan, pour pouvoir durer, il faut savoir se plier aux caprices des gens. S’adapter. Je me souviens d’une fois où une grande maison de maroquinerie avait reçu la demande d’un de ses clients de faire marquer tous ses bagages. C’était un joli cuir fauve et dans le même cuir il a fait faire les sièges de sa Ferrari. Sur chacun de ses bagages il fallait reproduire un motif bien particulier qu’on trouve sur les Ferrari, F355 quelque chose comme ça ‑ des caractères penchés. On a repris le sigle de la Ferrari pour personnaliser tous ses bagages.
Des demandes comme ça, des gens qui ont de l’argent, il y en a plus que vous ne le pensez. Ce sont souvent des demandes qui viennent de l’étranger. Quand vous avez vraiment une fortune vous n’allez pas pinailler pour 10 000 euros. Vous avez envie de quelque chose… Je me souviens aussi d’un client, il allait un soir dîner chez un ami qui venait d’offrir à sa femme une Ferrari (décidément les Ferrari!). Et on lui a décoré des gants. Le client a offert à la femme des gants en cuir avec des palmes un peu comme celle-ci, avec ses initiales, pour qu’elle puisse conduire sa Ferrari…
Pour des défilés de mode, vous allez avoir par exemple des sacs à main. Avant de passer à l’échelle réelle, on commence par des petits motifs, des essais. Puis eux créent un modèle et il faut que je le reproduise vraiment. Les couleurs varient. Au lieu d’avoir de l’or vous avez du vert, du rouge… ce sont des pigments de couleur. Comme ceci, des films de couleur.
Alors oui, ça me projette dans toutes sortes d’univers, les univers des maisons de luxe.
On est quatre doreurs sur cuir aujourd’hui en France. En France et dans le monde…
Je me déplace beaucoup. Pas ces derniers temps évidemment. Le dernier voyage que j’ai fait c’était en Chine. J’ai été en Chine pendant un mois, en janvier 2020. Pour des marques de maroquinerie. En 2019, c’était Japon, Corée du sud. Regardez mon calendrier: Vietnam, Philippines, Thaïlande, Portugal, Dubaï, Russie, Arabie saoudite, Hawaï, le Mexique après. Et puis en janvier 2020, je suis parti le 7 et je suis rentré le 28, j’étais dans les derniers avions avant que tout ne s'arrête.
Dans ces pays je suis dans les magasins. Je travaille pour des marques. Pour l’ouverture d’une nouvelle boutique, le lancement d’une nouvelle gamme. Les clients savent qu’un artisan parisien va se déplacer tout spécialement. Ils viennent pour que je leur mette un prénom, un petit fleuron... ils regardent comment je travaille.
J’ai une caisse qui m’accompagne partout. Cette caisse-là: quatre tiroirs, une valise de matériel que j’emporte partout. Ce n’est pas lors de ces voyage-là qu’on peut vraiment visiter un pays. Si je reste une semaine à Hawaï je n’ai pas le temps de voir grand’chose ... Mais c’est amusant, c’est très amusant. Je fais beaucoup de photos.
J’ai des interprètes. Au Japon, par exemple, quasiment personne ne parle anglais.
Tout le monde peut me faire travailler. Je reste un artisan. Je ne fais pas de l’art. J’ai toujours tenu à ce que les prix restent raisonnables.
Un petit ouvrage comme ça, Victor Hugo, Les Misérables, c’est forfaitaire. Il faut savoir que la tva n’est pas la même selon le type de livre. Pour un livre juridique c’est 20%, si c’est Victor Hugo, ce sera 5,5%; un livre pornographique ce sera 33% . Enfin si un client m’apporte un tel livre, moi j’ai tout intérêt à lui faire à 5,5%, on s’arrange, ça n’arrive pas très souvent!
Lorsque j’ai commencé, on travaillait essentiellement pour les grandes bibliothèques. On ne faisait quasiment que ce qu’on appelle la dorure ordinaire. Pour la Bibliothèque nationale, l’Assemblée nationale, le Sénat, l’Elysée, la Sorbonne: toutes les grandes bibliothèques. C’était un peu plus monotone, mais quand mon père ouvrait le rideau le matin il savait que l’atelier allait être plein jusqu’au soir, que la seule chose à faire c’était de bosser, il fallait faire du rendement. À l’époque on avait deux employés, c’était de l’artisanat plus ordinaire.
Et puis le marché a changé. La Bibliothèque nationale a arrêté de faire relier en France. C’est invraisemblable mais c’est comme ça, elle fait relier à l’étranger. Tous ces artisans relieurs qui travaillaient pour les bibliothèques, tout d’un coup ils sont devenus trop chers! En quelques années le travail s’est tari. Il y a toute une flopée de relieurs qui ont pris leur retraite, qui sont morts. Et il n’y a pas eu de relève. La plupart des relieurs aujourd’hui sont des relieurs amateurs. Ils réalisent et ils demandent des choses qui en fait sont souvent beaucoup plus originales, plus soignées que tous ces bouquins de la BN qu’on faisait toute l’année à la chaîne. Je me suis adapté, il a bien fallu. Je n’ai pas eu le choix.
Je n’ai jamais fait de publicité, je voyais le nombre de relieurs professionnels qui diminuait, le travail qui diminuait et parallèlement un nombre d’amateurs de plus en plus important venait me voir, me demandait des choses de plus en plus particulières, des décors très personnels.
En même temps j’ai acheté cette machine, et j’ai commencé à faire du marquage à la machine. On ne va pas faire 500 000 pièces mais ça permet de faire quand même une tâche répétitive: 300 carnets par exemple, et de faire des marquages importants. Ceci, à la main, je ne peux pas le faire: mes plus gros fleurons ne vont pas jusqu’à cette taille. Donc je me suis adapté parce qu’on me demandait, «vous ne pourriez pas me faire des agendas avec marqué EDF 2020», des choses comme ça.
Lorsque j’ai commencé en mars 88, je crois qu’il y avait une vingtaine de doreurs sur toute la France. Ça a vite diminué. Certains ont émis l’idée de se regrouper. Je ne sais plus qui avait pris l’initiative … On a fait deux réunions. Après ça a été fini. On ne cherche pas de mal aux autres mais on est chacun chez soi, on a chacun nos clients.
Former des gens? pour quoi faire? Honnêtement, pour quoi faire? Si mon fils avait dit, «tiens, papa je veux reprendre», oui, je l’aurais formé. Sans savoir si c’était réellement un cadeau.
Oui, bien sûr c’est un métier qui peut disparaître. Vous savez, je travaille pour différentes marques et elles vous laissent tomber du jour au lendemain. Je travaillais pour une marque depuis 1990. Une maison qui vivotait à cette époque-là. Puis il y a eu un nouveau pdg qui a tiré la marque vers le haut. Et il y a eu un désaccord sans doute, il est parti, ils l’ont viré, je n’en sais rien. En tout cas cela a été la mise à mort de la marque. Elle a été rachetée par des Italiens. Je travaillais beaucoup pour eux, ils m’envoyaient un peu partout dans le monde. J’avais mon carnet plein de dates : Dubaï, Moscou… ou ça pouvait être moins exotique : Opéra, Champs Elysées, Galeries Lafayette. Un coup de fil et on m’a dit: la direction a décidé de faire autre chose. Et pof: terminé. On annule tout.
Puis le covid. 2020 devait être une année exceptionnelle. Là vous avez vu en 2019, les voyages. Ce devait être encore pire en 2020! Ça commençait très fort. Et puis quand je suis revenu de Chine, le confinement, toutes les entreprises, dans les minutes qui ont suivi l’annonce, ont tout décommandé: tout s’est écroulé. En une seule seconde. Il faut bien se rendre compte que même si on travaille pour le président de la République ou pour je ne sais qui, ça ne veut pas dire qu’on travaillera tout le temps pour eux. On fait du mieux qu’on peut pour qu’ils nous gardent dans leurs petits cartons, c’est tout. Ils n’ont aucun compte à rendre. Travailler un jour pour une marque, ce n’est pas la peine pas s’en glorifier, de se dire, je suis irremplaçable...
Un savoir-faire, oui très bien, mais ça ne se garde que s’il y a une demande. Il y a cent ans il y avait un sabotier par village. Qui sait encore faire des sabots aujourd’hui? J’avais quelqu’un qui voulait reprendre mon fonds, je devais le former. Quelqu’un de vraiment bien. Justement parce qu’il était très bien, qu’il avait les pieds sur terre, il a dit stop, je ne m’engage pas. Ce n’est pas moi qui vais dire qu’il a eu tort.
Il y a encore quelques doreurs en Italie. En Espagne il n’y en a plus. Une marque de maroquinerie pour laquelle je personnalisais les sacs, a déplacé sa production de la France à l’Espagne. Tout est produit, mis en carton et expédié directement d’Espagne. Ça ne passera plus par Paris, alors, sauf exception, on ne fera plus de dorure. Ils m’ont demandé vous ne connaissez pas quelqu’un en Espagne? Ils ont cherché, ils n’ont pas trouvé. La dorure est apparue en France et en Italie au XIVe s et s’est surtout développée dans les pays latins. C’est peu pratiqué dans le reste du monde. Je fais beaucoup de titrages russes, il n’y a pas de savoir faire là-bas. En Asie c’est totalement inconnu. Tout ce qui est dorure à la machine, ça oui. Les imprimeurs s’équipent de machines pour faire... des étiquettes de vin ou de foie gras avec une couronne dorée, ou marquer St Émilion en doré. C’est aussi de la dorure, c’est industriel.
L’atelier de dorure où on travaille en manuel, c’est différent...
Voyez, comme c’est un passeport irakien, je le marque sur le plat arrière, sur la 4e de couverture et non pas sur la 1e de couverture comme chez nous. Il ne faut pas que ça bouge. Si votre passeport, vous le tenez 5mn dans la main et que ça bouge…
Vous pouvez rester. J’attends l’ancien consul de France au Japon. C’est un monsieur âgé, il fait de la reliure pour son plaisir. Quand il a un ouvrage à titrer, il me l’apporte.